La Basilique
Description
La basilique Notre-Dame de Saint-Germain-des-Fossés est l’église paroissiale catholique actuelle. Elle ne doit pas être confondue avec l’église Notre-Dame de Saint-Germain-des-Fossés, église romane attachée au prieuré clunisien, ancienne église paroissiale située à l’écart, au sud de la ville.
Située en centre-ville, de style art déco, la basilique Notre-Dame présente un plan traditionnel en croix latine. Le chœur est ceinturé d’un déambulatoire qui conduit à la seule chapelle axiale. Dans le chœur est exposée la Pietà en pierre polychrome du XVe siècle, objet du pèlerinage du 2 juillet.
Le programme iconographique est particulièrement intéressant. Il est axé sur la Vierge Marie. Les chapiteaux offrent un décor original avec leur corbeille ceinturée des litanies de la Vierge en toutes lettres, qualifiant Marie par exemple de « étoile de la mer, lys parmi les épines, porte du ciel, puits d’eaux vives ». Les verrières éclatantes de lumière, aux traits stylisés caractéristiques du style Art Déco, ont été dessinées par Meyer (de Strasbourg) et réalisées par Champigneulle (de Paris) et Roze (de Bondy).

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Au rez-de-chaussée des bas-côtés et du déambulatoire, les vitraux nous conduisent à un pèlerinage marial à travers le département : les vierges sont représentées sur fond de leur église : Chappes, Banelles, Cusset, Moulins, (Vichy saint Blaise).
Les vitraux aux couleurs chatoyantes viennent réchauffer le côté austère et rigide de l’architecture de béton. Quant aux fenêtres hautes de la nef, du transept et du chœur, elles sont dues à Mauméjean. L’édifice est de dimension imposante : il mesure 60 m de long et 15 m de large au transept. Il comporte trois nefs de cinq travées prolongées par une abside ; la nef principale est voûtée en berceau. La haute flèche de pierre, qui s’élève à 67 m, reste dans la tradition de nombreuses églises du Bourbonnais. À l’extérieur, les murs ont reçu un revêtement de granit dont l’appareil robuste s’harmonise avec la haute toiture de tuiles patinées.
Historique
L’église a été construite en 1934-1935, à l’initiative de l’abbé Auguste Cueillat, pour faire face à l’accroissement de la population urbaine consécutif au développement du nœud ferroviaire et remplacer comme église paroissiale l’église Notre-Dame trop décentrée. L’architecte en a été Marcel Génermont. La flèche fut édifiée plus tard, en 1954-1956. L’appellation locale est Basilique Notre-Dame, sans doute pour la distinguer de l’ancienne église. Cependant, il semble qu’elle n’ait pas reçu le titre de basilique au sens canonique.
Le Prieuré
Description
Le prieuré de Saint-Germain-des-Fossés est un ensemble conventuel comprenant une église dédiée à Notre-Dame, classée Monument Historique depuis 1969, et des bâtiments conventuels bordant l’église au sud, et le cimetière ancien qui se trouve au nord et à l’ouest de part et d’autre de la ruelle qui donne accès à l’église. L’Église et les bâtiments conventuels du Prieuré forment un ensemble ayant la forme d’un quadrilatère, avec une cour intérieure. C’était la disposition accoutumée des maisons religieuses.
L’Église servait à la fois de chapelle pour le prieur et d’église pour la paroisse. Elle date du XIIe siècle sauf la chapelle latérale dont les nervures prismatiques indiquent le XVe siècle et quelques fenêtres qui ont été refaites plus tard. De style roman, elle est surmontée d’un clocher carré coiffé d’un dôme à impériale. La nef comporte trois travées et est munie de bas-côtés. Le transept n’est pas saillant. Le chevet est constitué d’une abside flanquée de deux absidioles. Une chapelle latérale date du XVe.
C’est dans l’absidiole nord qu’était installée la statue de la Vierge Miraculeuse, objet d’un pèlerinage le 2 juillet, avant qu’elle ne soit transférée dans la nouvelle basilique. Elle abrite des peintures murales du XIIIe siècle mises à jour dans la partie ouest de la nef.
Sur un pilier sud, on peut voir un portrait en pied de Saint Austremoine, premier évêque d’Auvergne dès l’an 1250. A sa base, une représentation de la luxure.
A ce titre, Notre-Dame du Prieuré figure sur la Route des Églises Peintes du Bourbonnais.
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Le prieuré était rattaché à l’ordre de Cluny et dépendait de l’abbaye de Mozac. Bénéfice seigneurial, il jouissait d’une importance certaine dans la région, puisque son titulaire rendait la justice au civil et au criminel. Ce dynamisme s’est poursuivi au cours des siècles autour de nombreux prieurs appartenant à l’ordre de Cluny. La « première » restauration des bâtiments conventuels est entreprise en 1689 et est à peine terminée un siècle plus tard, quand débute la Révolution Française.
En mars 1791, les biens du Prieuré sont vendus, considérés comme biens nationaux. Ils sont maintenant la propriété de la Ville de Saint-Germain-des-Fossés. Des fouilles archéologiques ont été entreprises au début des années 80 dans la cour intérieure du Prieuré. Elles ont permis la découverte d’un certain nombre d’objets qui sont été exposés dans la petite salle du premier étage.
La Vierge Miraculeuse
La statue de la Vierge Miraculeuse de Saint-Germain se trouve exposée dans le chœur de la basilique Notre-Dame. Cette statue représente la Sainte Vierge sous l’aspect de Notre-Dame de Pitié. Elle est l’œuvre d’un artisan local qui sut donner au visage de la Madone un caractère particulièrement expressif de maternelle désolation. La statue est en pierre, d’un poids de 150 kg. Il lui manque la partie inférieure des jambes, qui furent brisées probablement en même temps que la tête et le bras du Christ, durant la Révolution.
L’histoire de la statue miraculeuse et du culte séculaire qui l’entoure, nous a été transmise par les traditions locales. C’est une belle légende : « Un jour donc – le 2 juillet – des mariniers de Saint-Germain, montés sur leurs barques, descendent l’Allier. Arrivés près de la Beaume-Poénat, à la limite des paroisses de Billy et de Saint-Germain, ils furent soudain immobilisés au milieu de la rivière par une force mystérieuse que tous les efforts ne purent briser. Étonnés, ils se demandaient quelle pouvait être la cause de ce prodige, lorsqu’ils aperçurent, « au milieu des essalis », un ruban qui flottait sur l’eau. Ils s’en approchèrent, et le tirant à eux, ils découvrirent la statue dont nous parlons ».
Le pèlerinage à Notre-Dame de Saint-Germain date de la découverte « merveilleuse » de la statue dans les eaux de l’Allier. La curiosité qui amena d’abord les habitants des paroisses avoisinantes fit bientôt place à un vif sentiment de piété.
Le 2 juillet devint jour de fête religieuse. Ce pèlerinage donne encore lieu à de nombreuses cérémonies.
Le Prieuré aujourd'hui
D’importants travaux de restauration ont été entrepris au cours des dernières années, notamment sur l’église. Avec l’aide de la dynamique « Association des Amis du Passé », la Ville de Saint-Germain poursuit les travaux de réhabilitation de l’édifice, qui accueille chaque été une saison culturelle très riche. De nouvelles salles d’exposition ont été restaurées avec beaucoup de goût et accueillent régulièrement des expositions de qualité.
Une partie Les bâtiments conventuels qui jouxtent l’église ont été occupés par une Communauté religieuse, la Communauté des Frères Saint-Jean jusqu’en septembre 2023, redonnant ainsi à ce lieu sa destination d’origine : un Prieuré.

Le Prieuré candidat au patrimoine mondial de l'UNESCO

Depuis 1995, Saint-Germain-des-Fossés est membre de la Fédération Européenne des Sites Clunisiens (F.E.S.C.). Cette fédération a pour objectif de rassembler les lieux qui, en Europe, ont contribué à l’extraordinaire rayonnement de l’abbaye de Cluny du Xe au XIIIe siècle : rayonnement spirituel, artistique, économique, politique et social.
Les moines de Cluny furent à l’origine de l’émergence de centaines de bourgs et de villes. Chacun d’entre eux est détenteur d’une parcelle de cet héritage culturel européen unique. En octobre 2021, la F.E.S.C. lance une candidature collective des sites clunisiens d’Europe au Patrimoine Mondial à laquelle la municipalité de Saint-Germain-des-Fossés a souhaité inscrire le Prieuré. La candidature de Cluny et des sites clunisiens au patrimoine mondial de l’UNESCO est une démarche visant à reconnaître l’importance historique, culturelle et architecturale de l’ordre de Cluny et de ses sites associés.
Les sites clunisiens comprennent des abbayes, des églises, des monastères et d’autres structures associées à l’ordre de Cluny, répartis dans toute l’Europe, principalement en France mais aussi dans d’autres pays comme l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne. Ces sites sont souvent caractérisés par leur architecture romane et leur importance historique dans la diffusion du christianisme et de la culture médiévale.
La candidature au patrimoine mondial de l’UNESCO implique un processus complexe de documentation, d’évaluation et de recommandation, suivi d’un vote par le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO. Pour qu’une candidature soit acceptée, les sites doivent répondre à certains critères de sélection, notamment leur importance culturelle, leur intégrité et leur authenticité, ainsi que la mise en place de mesures de préservation et de gestion adéquates. L’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO offrirait une reconnaissance internationale et contribuerait à la préservation et à la promotion des sites, ainsi qu’au développement économique des régions concernées grâce au tourisme culturel.
Affaire à suivre…